Page:Bernard - Étude sur les marais de la Vendée et les chevaux de Saint-Gervais.djvu/5

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jours de sécheresse. Ils délimitent aussi les propriétés et permettent de ne livrer à la dépaissance qu’une certaine étendue de prairies. Le marais vendéen n’est point accidenté ; il n’a point le riant aspect de la Gâtine ; mais il a pour lui sa fertilité. Les prairies sont des carrés, des rectangles de 1 à 3 hectares, entourés de fossés pleins d’eau douce, saumâtre ou salée près de la mer. Ces parquets, le plus souvent éloignés des voies de communication, correspondent entre eux par des passages qui en permettent l’exploitation. Des barrières aussi simples que résistantes en ferment l’entrée, et par leur combinaison avec les fossés, constituent une clôture précieuse, suffisante pour mettre obstacle à l’humeur capricieuse des animaux. Comme dans les marches du Holstein, les habitants du pays se servent d’un long bâton pour aller d’un carré à l’autre. Dans certaines parties du marais, les habitations sont bien construites, surtout dans le marais de Luçon ; dans d’autres endroits, elles sont basses, étroites, mal éclairées et exposées aux inondations.

Nature du sol. — Les alluvions profondes, laissées par le retrait de la mer, varient de couleur du gris bleuâtre au gris noir. Ces limons, argileux de leur nature, rarement argilo-calcaires, reposent sur un fonds de gravier dans les marais de Saint-Gervais, et sur un fonds de terre glaise dans les autres. Ils sont plus ou moins riches en humus, selon que le sol a été épuisé par la culture, ou demeure encore vierge.

Flore. Mode d’exploitation des pâturages, leurs qualités. — La flore des herbages vendéens est riche et variée. Parmi les graminées, nous pouvons citer les agrostides qui s’y trouvent très répandues. Les trèfles rose et blanc, la lupuline, la luzerne des champs et autres légumineuses y