Page:Bernard - Étude sur les marais de la Vendée et les chevaux de Saint-Gervais.djvu/7

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Le peu d’élévation des digues permet aux vents d’ouest de tempérer la chaleur ardente de ce sol, privé de toute végétation arborescente. Ces vents entretiennent une température douce, uniforme, qui prévient ces maladies nombreuses auxquelles sont sujets les animaux des contrées à température variable et des vallées ombreuses.

Culture. — Ces terres paludéennes, dures et compactes, offrent une grande résistance au labourage. La charrue est attelée quelquefois de six grands bœufs du pays, à forte ossature, qui déploient toutes leurs forces dans ce travail. Le tirage est d’autant plus pénible que l’on ne peut toujours choisir le moment où le sol est dans un état moyen d’humidité. Dans ce cas, le tirage est moins fort, la terre se fend assez bien. Mais quand on essaie de cultiver ce sol gras après les pluies, le soc de la charrue, malgré les efforts du laboureur, ne trace qu’une faible empreinte sur cette terre de bri. Si le terrain est trop sec, la charrue enlève des mottes de terre d’une dimension considérable ; aussi, les hommes et les animaux ne peuvent tenir longtemps à ce pénible labeur.

Agriculture. — Jamais aucun engrais ne vient en aide aux cultures ; aussi, les terres, quoique fertiles, sont-elles épuisées par un rendement continuel ; la végétation y languit. Certains cabaniers du marais ne veulent croire aux bons effets du fumier sur leurs terres ; d’autres prétendent que la fumure leur est nuisible. Sans aucun doute, quelques-uns ont entrevu le peu de fondements de pareilles idées. Mais le fermier ne loue que pour un temps très limité, et il croit plus avantageux de vendre à bas prix le fumier aux habitants du bocage et de l’Aunis, après qu’il a subi la combustion. Ce fumier préparé forme un chauffage assez incommode, mais qui, dans un pays où le bois ne