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Scène III.

TITUS, TIBERINUS.
TITUS.

Je vois par le chagrin, qui dans vos yeux ſe montre,
Que vous eſtes icy bleſſé de ma rencontre.
Vous cherchiez Aquilie, à ce que je puis voir.

TIBERINUS.

Je ne me deffens point d’un ſi juſte devoir.
Je puis à ſon hymen deſtiné pour mon pere,
Et luy rendre des ſoins, & tâcher de luy plaire.
Mais vous à qui Brutus deſtine d’autres nœuds,
De quel droit refuſer de ſouſcrire à ſes vœux ?

TITUS.

Il faut en convenir, je n’ay rien à répondre.
Je ſçay que vos vertus ont de quoy me confondre,
Qu’à ces vertus Brutus ne peut être trompé,
Que de ſes ſeuls deſirs vous eſtes occupé.

TIBERINUS.

Je les ſuivray du moins ſur l’hymen d’Aquilie.

TITUS.

Eſt-ce dans peu de tems que ce doux nœud vous lie ?