Page:Bernard - Brutus.djvu/87

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Que l’ombre de Titus excite des fureurs ;
De l’horreur de ſa mort qu’il naiſſe mille horreurs,
Et que de ſon bûcher Rome long-tems fumante,
Soulage, s’il ſe peut, la douleur d’une Amante.
Ô Ciel ! Il eſt donc vray que Titus va mourir.
Helas ! à ſon ſecours que ne puis-je courir ?
Barbares, arreſtez, quel crime allez-vous faire ?
Grāds Dieux permettrez-vous que le Soleil l’éclaire ?
Ha ! Titus va perir de ce coup inhumain,
Je vois le bras levé qui luy perce le ſein ;
Que ne peut Valerie en puniſſant ce crime
Prendre tout l’Univers aujourd’huy pour victime,
Et voir privez d’encens, & ſans Autels ces Dieux
Qui ſouffrent qu’on répande un ſang ſi precieux ?



Scène DERNIÈRE.

VALERIUS, VALERIE, PLAUTINE
PLAUTINE.

Les deux fils de Brutus…

VALERIE.

Les deux fils de Brutus…N’acheve pas le reſte.

VALERIUS.

Ils ſont morts.

PLAUTINE.

Ils ſont morts.Aquilie en ce moment funeſte,
Soit d’un poiſon ſecret, ou ſoit de ſa douleur,
Expirante comme eux…

VALERIUS.

Expirante comme eux…Prenez ſoin de ma ſœur.
Ô tyrannique amour ! Ô funeſte journée !
À quel prix, liberté, nous eſtes-vous donnée ?

FIN.