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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/29

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ſtance, & s’il ne pouvoit s’empeſcher d’en douter, c’étoit avec un amour qui reparoit l’outrage de ce doute.

Helas ! ſi j’étois capable de vous aimer moins, & que vos ſoupçons fuſſent juſtes, je ne les excuſerois pas ſi facilement, lui diſoit-elle ; mais enfin je vous pardonne tout. L’abſence a encore ajoûté quelque choſe à mes ſentimens. Quelle autre ſeureté voudriez-vous de ma conſtance ? Je vous aſſure que tant que vous ne m’apprendrez pas ce que c’eſt qu’eſtre infidelle, je ne le ſçaurai point.

Ils prirent des meſures pour s’écrire. Ce commerce leur donna encore plus d’eſtime l’un pour l’autre, & forma entre eux une liaiſon d’eſprit & de ſentimens, dont ils goûtoient tout le charme, lors qu’il arriva du changement dans la fortune d’Eleonor.

Le Comte de Retelois, qui avoit pris le Fils du Marquis d’Yvrée en ſa protection, demeura veuf, & ſans enfans. L’amitié qu’il avoit toûjours