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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/48

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point encore épouſé Eleonor, quoy qu’en la voyant il ſe fuſt beaucoup confirmé dans le deſſein de l’épouſer. Il ne la regardoit plus comme une Fille malheureuſe, dont il pouvoit en partie rétablir la fortune, mais comme une perſonne adorable, qui pouvoit lui faire à lui-même tout ſon bonheur.

Une langueur fâcheuſe avoit ſuccedé à la maladie d’Eleonor. Elle en avoit de la joye, parce que ſon mariage en devoit eſtre retardé. Quoy qu’elle y fuſt reſoluë, c’eſtoit comme à une choſe inévitable, qu’elle reculoit autant qu’il lui étoit poſſible. Le Comte de Retelois ne vouloit point lui marquer un empreſſement de l’épouſer, qui lui auroit paru tirannique, plûtoſt qu’amoureux ; il ne s’apliquoit qu’à lui plaire, & n’eſtant pas d’un âge à s’en faire aimer, il tâchoit au moins de la meriter par ſon reſpect & par ſes ſoins.