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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/75

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confidence ſe ralentiſſoit ; elles avoient chacune leurs maux à pleurer, & ils n’étoient point de nature à être pleurez enſemble.

Le Duc de Miſnie attendoient Eleonor ſur ſon paſſage ; & il lui donna la main pour la remettre à ſon appartement. Puis-je croire, lui dit-il, ce que vous venez de dire ? Reſervez-vous toute vôtre pitié pour Matilde, & la meritai-je moins qu’elle ? Helas ! lui dit Eleonor, je ſuis encore plus à plaindre que vous ne l’eſtes l’un & l’autre. C’en eſt trop en un jour, je ſens que mes reſolutions s’affoibliſſent, & je vais épouſer le Comte de Retelois, pour n’avoir plus à les ſoûtenir. Enfin, lui dit ce Duc, vous l’épouſerez donc, & je me ſuis en vain flaté d’étre aimé ? Vous pouvez vous en flater encore, lui répondit Eleonor, mes combats & mes chagrins en ſont d’aſſez bonnes marques. Hé ! ſi vous m’aimiez davantage, interrompit ce Duc, vous ne combattriez