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Page:Bernard - Eleonor d Yvree.djvu/96

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toit poſſible de n’étre point à un autre, ne ſçavez-vous pas que je n’y aurois point été ? Jamais on n’a eu plus d’inclination que j’en ay eu pour vous. Le devoir, l’amitié, la neceſſité m’arrachent à vous, & me jettent dans un autre engagement, mais ils ne m’en conſoleront pas, & vous m’occuperez ſans ceſſe. Aprés cette aſſurance, vous pouvez avertir le Comte de Retelois que je vous aime ; je ſerai contrainte de vous deſavouër, & je ne l’en épouſerai pas moins, mais vous aurez le plaiſir de lui oſter peut-étre l’eſtime qu’il a pour moi, & vous m’ôterez auſſi la douceur que j’aurois euë d’étre contente de ce que j’aimois, en le regretant toute ma vie. Là-deſſus elle ſe retira, & elle le laiſſa appuyé contre un arbre, où il demeura long-temps. Il ne voyoit aucun remede à ſes maux ſe croire aimé d’Eleonor, & avoir de la conſideration pour elle, n’en étoient pas les moindres.