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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/22

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nes trop étroittes, que ſa fierté luy prêcrivoit, éclata par des airs froids & mépriſans qu’elle eut l’audace d’avoir pour ce Prince, quand il venoit luy rendre viſite par devoir, pour voir en méme temps ſa belle fille, qu’elle ne perdoit plus de veuë depuis la connoiſſance qu’elle eut de l’amour de Federic. Cependant on fit deffenſes à la paſſionnée Yolande de regarder le Prince de Sicile comme Amant ; mais elle aima mieux ſe priver d’une veuë ſi chere, que de voir comme un autre homme celuy que ſon cœur avoit ſi bien diſtingué ; & s’en alla dans une maiſon que ſon pere avoit à quelques lieuës de Meſſine, où ſe mettant à l’abry de la perſecution de ſa belle-mere, elle crut par un peu d’abſence irriter encore la paſſion de ſon Amant.

Cependant le Prince de Sicile voyant la facilité qu’il avoit d’engager les cœurs, voulut bien les épargner. Il n’eut point d’autre attachement pendant le temps de l’abſence d’Yolande, ayant trop peu d’habitude avec l’amour, pour s’amuſer plus long-temps à ces badineries. La chaſſe étoit ſon plus grand divertiſſement, le Prince Leon étoit de