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Page:Bernard - Federic de Sicile.djvu/45

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lin luy demanda des nouvelles de Camille. Ce ſoûpir en couſta bien d’autres au Prince de Barcelonne, il ne douta point que ſa Princeſſe n’euſt peri dans les flots, & perçé juſqu’au vif d’une ſi funeſte penſée ; Parlez, dit-il Prince, parlez, & ne me cachez point une perte à laquelle je ne dois point ſurvivre. Amaldée qui ſçavoit bien qu’une infidelité eſt la plus facheuſe choſe qu’on puiſſe apprendre à un Amant, ne ſe haſtoit point de le deſabuſer ; mais enfin preſſé de luy répondre ; elle vit, luy dit-il, mais ne m’en demandez pas d’avantage, & pluſt au Ciel que vous ne fuſſiez jamais inſtruit du reſte. Ce mot, quoy que la fin en duſt laiſſer de terribles ſoubçons, ne laiſſa pas de calmer l’ame d’Ardalin, & ne pénetrant pas le motif de cette triſteſſe, il ſuſpendit la ſienne, en apprenant qu’il verroit encore Camille, & revenu de la frayeur qu’il avoit euë pour ſa vie, tout le reſte luy paroiſſoit doux. Amaldée luy apprit en peu de mots tout ce qui leur étoit arrivé, hormis ce qu’il n’euſt jamais dû ſçavoir. Il l’avertit de ne les point découvrir, & que pour luy ayant