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ACTE PREMIER
TOUSSAINT.

M. le vicomte doit être content ?

LE VICOMTE, après un moment d’hésitation.

Oui, je suis content… Seulement, c’est mon estomac qui n’est pas content. D’abord, cette femme… que je ne veux pas nommer, la baronne Pépin, cette femme a exigé que je mange de tout pour n’avoir pas l’air d’avoir mal à l’estomac ; j’ai mangé du homard, de l’aspic de foie gras, jusqu’à de la sauce anglaise !

TOUSSAINT.

M. le vicomte a très bien digéré tout cela ?

LE VICOMTE.

Oui ! J’ai digéré tout ça. Mais ce qui me faisait mal, c’est que j’étais tout le temps dans des transes, à la pensée que ça ne passerait pas Pourquoi n’ai je pas été malade ? Ça, ça n’est pas naturel… (Il se lève péniblement et va se regarder dans une glace.) Oh ! quelle bobine ! Mon vieux Toussaint, quelle bobine pour le plus beau jour de ma vie !

TOUSSAINT.

Il y a des fois où M. le Vicomte est plus à son avantage.

LE VICOMTE.

Toussaint, il va falloir m’habiller, préparer d’abord un bain chaud avec de la drogue. Et puis vous viendrez me panser sérieusement au gant de crin, en sifflant.

TOUSSAINT.

Oui, M. le vicomte.