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ACTE PREMIER

semble étaient d’une inutilité !… On nous laissait tous les deux tous seuls dans un salon, pendant des demi-heures ! Ah ! jamais de ma vie je n’ai trouvé le temps si long ! Je regardais la pendule, sans en avoir l’air, et j’attendais le moment où l’on nous ouvrirait la porte pour nous dire : « C’est assez causé, les fiancés ! » Maintenant personne n’ouvrira plus la porte ! Ces petites entrevues dureront toute la vie…

BAUDE-BOBY.

Et c’est maintenant que tu te dis tout ça ! Écoute plutôt les personnes qui sont autour de toi, qui réfléchissent pour toi ! Eh bien ! celles-là t’ont conseillé de te marier !

LE VICOMTE, énervé.

Toutes les personnes qui sont autour de moi se fichent de mon bonheur !… Qu’est ce que ça leur fait ? Ce n’est pas elles qui se marient. En qui veux-tu que j’aie confiance ? En Boucherot, qui cherche à rentrer dans son argent ? En la baronne Pépin, qui collectionne des obligations de chemins de fer. Elle en a des jaunes, des vertes, des rouges, et elle compte sur moi pour lui fournir les couleurs qui lui manquent. Tu ne veux pas non plus que j’aie confiance en toi, mon vieux Baude-Boby ! Toi, tu comptes sur moi pour liquider ta situation !

BAUDE-BOBY.

Tu n’as pas une feuille de papier ?

LE VICOMTE, assis sur une malle.

Pourquoi faire ?