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ACTE PREMIER
HERBELIER.

Non, madame, je ne suis pas un philosophe. Ce que je vous dis là, je n’y ai peut être jamais pensé. Ça me vient comme ça, en vous le disant. Si j’étais un philosophe, je méditerais ; je ne médite jamais. Je suis comme presque tout le monde : je ne pense à rien… Les questions philosophiques, ça n’intéresse que pour en parler brillamment dans un salon ou sur une plage. Mais, quand on est tout seul, on n’y pense jamais.

LA BARONNE.

Enfin, monsieur Herbelier, tout ceci ne nous empêche pas de nous entretenir de nos projets. Voulez-vous que je vous en dise deux mots en nous promenant sur la jetée ?

HERBELIER.

C’est que je vais être obligé d’aller à la gare chercher ma femme.

LA BARONNE.

Je peux vous y accompagner.

HERBELIER.

Oui… oui… alors, je n’emmène pas la petite. (À la porte du salon de lecture.) Yvonne, je vais à la gare chercher maman… Non, non… reste ici… il vaut mieux que tu te reposes… La baronne Pépin y vient aussi.

LA BARONNE.

Elle aurait peut-être été contente de venir avec nous ?