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Page:Bernard - Godfernaux - Triplepatte (1906).djvu/187

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TRIPLEPATTE

encore le courage de fuir ; mais moi, je n’ai même pas cette énergie-là ! Vous, à la mairie, vous n’avez pas dit : « oui ». Vous avez osé ne pas dire : « oui » ! Mais si vous aviez dit : « oui », je n’aurais jamais eu l’audace de dire « non ». Et qu’est-ce qui serait arrivé ? C’est que nous serions mariés à l’heure qu’il est ! Vous voyez, c’est encore vous qui avez sauvé la situation… (Sincèrement.) C’est beau, vous savez, ce que vous avez fait là ! Ah ! Monsieur, c’est si dur de résister à ceux qui nous poussent !

LE VICOMTE.

Oh ! la tyrannie des gens ! La baronne Pépin qui voulait faire mon bonheur !

YVONNE.

Et le mien !

LE VICOMTE.

Il ne devrait pas être permis de troubler ainsi son prochain dans sa liberté. D’ailleurs à quoi cela leur sert-il d’être despotiques, puisque, en fin de compte, ils n’arrivent pas à vous conduire jusqu’au bout. Leur autorité, dans cette histoire-là, n’a servi à rien.

YVONNE.

Qu’à nous faire passer quelques semaines de fiançailles… terribles. Vous ne m’en voulez pas de vous dire cela ?

LE VICOMTE.

Mais non, ça me permet de vous le dire aussi.