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TRIPLEPATTE
DOLLY.

Tu n’y es pas !

BERTRAND D’AVRON.

Il est ici ?

DOLLY.

Oui !

BERTRAND D’AVRON.

Vous connaissez Triplepatte, docteur ?

LE DOCTEUR.

C’est le vicomte de Houdan que vous appelez ainsi ? J’avais en effet entendu parler d’un surnom de ce genre.

BERTRAND D’AVRON.

Oui, c’est le nom d’un de ses chevaux d’obstacles qui se dérobait toujours et qu’il fallait tout le temps ramener à la cravache. Si vous connaissiez un peu le personnage, vous verriez que c’est assez ça.

LE DOCTEUR.

Oui, c’est tout à fait ça ; je commence à le connaître ; il n’a pas beaucoup de suite dans les idées. À Paris, l’hiver, j’habite en face de chez lui ; je ne le soigne pas, parce que, comme médecin de station thermale, je ne dois pas exercer ailleurs qu’ici. Mais il m’a fait réveiller une fois au milieu de la nuit, comme s’il allait mourir, et puis, quand je suis arrivé chez lui à trois heures du matin, il m’a demandé de lui indiquer une ville d’eaux pour la saison prochaine. Je lui ai indiqué Luchon. Il est allé à Ostende.