Page:Bernard - Godfernaux - Triplepatte (1906).djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
39
ACTE PREMIER
LA BARONNE.

Plus près de trente que de vingt cinq… Il est bien de sa personne sans être un bellâtre… Vous ne Voulez pas pour votre fille d’un bellâtre, n’est-ce pas ?… Du reste, il a mieux que ça : il a de la branche !… Tenez, je vais vous faire son portrait en deux mots : c’est le véritable chevalier français… le chevalier français moderne… Voulez-vous mon sentiment intime ? Ces deux enfants-là sont faits l’un pour l’autre.

MADAME HERBELIER.

Ils ne se connaissent pas.

LA BARONNE.

Je les connais tous les deux… M’autorisez-vous à donner un peu d’espoir à mon candidat ?

MADAME HERBELIER.

Il est ici ?

LA BARONNE.

Il est ici ! Ça vous étonne. Est-ce que je ne suis pas toute-puissante ?

MADAME HERBELIER.

Vous êtes une fée… Vraiment, c’est un rêve !… On obtiendra de Monseigneur Petit-Rouget qu’il bénisse le mariage. Il ne s’y refusera pas… S’il refusait, nous pourrions toujours nous rabattre sur l'archevêque de Jéricho…

LA BARONNE.

Voyons, quand est ce que je présente le Vicomte à votre charmante fille ? Car enfin… il faut s’être vus avant de s’épouser…