Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/11

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une source enfin qui verse sans cesse du sucre dans le sang ?

Mais, je m’arrête et je laisse à des voix plus autorisées le droit d’exposer dans toute leur fécondité les découvertes que nous devons à l’illustre physiologiste que nous venons de perdre.

S’il était permis d’éteindre, tout à coup, les lumières que la science de la vie emprunte aux travaux de Lavoisier, de Laplace, de Bichat, de Magendie et de Claude Bernard, l’esprit humain reculerait de dix siècles.

Les phénomènes physiques de la vie n’ont plus d’inaccessibles secrets. Les problèmes qui s’y rapportent ont tous été abordés par Claude Bernard avec confiance, poursuivis avec obstination. Il en est peu qu’il n’ait résolus, et dont il n’ait ramené la solution, à force de génie, à ces formules élégantes et simples où l’imagination du poëte se mêle à la rigueur de la géométrie.