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Les mécanismes vitaux, en tant que mécanismes, ne diffèrent pas des mécanismes non vitaux.

Si dans une horloge électrique, par exemple, on enlevait l’acide de la pile, on ne concevrait pas que le mécanisme continuât de marcher ; mais, si l’on restituait ensuite convenablement l’acide supprimé, on ne comprendrait pas non plus que le mécanisme se refusât à reprendre son mouvement. Cependant on ne se croirait pas obligé pour cela de conclure que la cause de la division du temps en heures, en minutes, en secondes, indiquées par l’horloge, réside dans les qualités de l’acide ou dans les propriétés du cuivre ou de la matière qui constitue les aiguilles et les rouages du mécanisme.

De même, si l’on voit l’intelligence revenir dans un cerveau et dans une physionomie auxquels on rend le sang oxygéné qui leur manquait pour fonctionner, on aurait tort d’y voir la preuve que la conscience et l’intelligence sont dans l’oxygène du sang ou dans la matière cérébrale.

Les mécanismes vitaux, ainsi que nous l’avons