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les êtres vivants des conditions physico-chimiques d’existence bien déterminées que nous pouvons saisir, et sur lesquelles nous pouvons agir pour régler les phénomènes auxquels président les éléments histologiques.

La physiologie a donc une base expérimentale tout aussi réelle et tout aussi solide que les sciences expérimentales des corps bruts. Son problème est sans doute très-complexe ; mais, comme on le voit, elle ne rêve point une chimère en poursuivant la conquête de la nature vivante.

L’homme a entre les mains les instruments de sa puissance sur les êtres vivants. Il en acquiert chaque jour la preuve en voyant les actions toxiques et médicamenteuses si variées qu’il provoque dans l’organisme[1]. La physiologie nous apprend que les poisons et les médicaments ne sont actifs que parce qu’ils pénètrent dans le sang, c’est-à·dire dans le milieu intérieur où vivent les éléments organiques.

D’un autre côté, la vitalité des éléments ne

  1. Cl. Bernard, Leçons sur les effets des substances toxiques et médicamenteuses. Paris, 1857.