Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/154

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chimiques de la matière brute. Célèbre chimiste lui-même, il combat avec beaucoup de puissance et d’autorité surtout les exagérations des médecins chimistes ou iatro-chimistes, tels que Sylvius de Le Boë, Willis, etc., qui expliquaient tous les phénomènes de la vie par des actions chimiques : fermentations, alcalinités, acidités, effervescences. Il soutient que non seulement les forces chimiques sont différentes des forces qui régissent les phénomènes de la vie, mais qu’elles sont en antagonisme avec elles, et qu’elles tendent à détruire le corps vivant au lieu de le conserver. Il faut donc, suivant Stahl, une force vitale qui conserve le corps contre l’action des forces chimiques extérieures qui tendent sans cesse à l’envahir et à le détruire ; la vie est le triomphe de celles-ci sur celles-là. Par ces idées, Stahl fonda le vitalisme ; mais il ne s’arrêta pas à ce terme : ce n’était qu’un premier pas dans la voie qui devait le conduire à l’animisme. Cette force vitale, dit-il, qui sans cesse lutte contre les forces physiques, agit avec intelligence, dans un dessein calculé, pour la conservation de l’organisme. Or, si la force