les forces vitales et les forces extérieures physico-chimiques, que nous retrouvons dans la doctrine des propriétés vitales, avaient déjà été exprimées par Stahl, mais en un langage obscur et presque barbare ; exposées par Bichat avec une lumineuse simplicité et un grand charme de style, ces mêmes idées séduisirent et entraînèrent tous les esprits.
Bichat ne se contente point d’affirmer l’antagonisme des deux ordres de propriété qui se partagent la nature ; mais en les caractérisant les unes et les autres il les oppose d’une manière saisissante.
« Les propriétés physiques des corps, dit-il, sont éternelles. À la création, ces propriétés s’emparèrent de la matière, qui en restera constamment pénétrée dans l’immense série des siècles. Les propriétés vitales sont au contraire essentiellement temporaires ; la matière brute en passant par les corps vivants s’y pénètre de ces propriétés qui se trouvent alors unies aux propriétés physiques ; mais ce n’est pas là une alliance durable, car il est de la nature des propriétés vitales de s’épuiser ; le temps les use