Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/171

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on ne peut rien prévoir, rien calculer dans leurs phénomènes.

D’où il faut conclure, dit Bichat, « que des lois absolument différentes président à l’une et à l’autre classe de phénomènes. »

Telle est, dans ses grands traits et avec ses conséquences, la doctrine des propriétés vitales, qui a longtemps dominé dans l’école malgré les justes critiques dont elle est passible.

Nous allons examiner brièvement si la division des phénomènes en deux grands groupes, telle que l’établit la doctrine dont Bichat s’est fait l’éloquent défenseur, est bien fondée, et si elle ne serait pas plutôt une conception systématique que l’expression de la vérité.

D’abord est-il vrai que les corps de la nature inorganique soient éternels et que les corps vivants seuls soient périssables ; n’y aurait-il pas entre eux de simples différences de degrés qui nous font illusion par leur grande disproportion ?

Il est certain, par exemple, que la vie d’un éléphant peut paraître l’éternité par rapport à la vie d’un éphémère, et quand nous considérons