Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

si on la compare à notre vie pressée, évolution qui embrasse une durée hors de proportion avec celle que nous sommes habitués à considérer autour de nous. D’un autre côté, les astronomes, avant de connaître les lois des mouvements des corps célestes, avaient imaginé des puissances, des forces sidérales, comme les physiologistes reconnaissaient des forces et des puissances vitales. Kepler lui-même admettait un esprit recteur sidéral par l’influence duquel « les planètes suivent dans l’espace des courbes savantes sans heurter les astres qui fournissent d’autres carrières, sans troubler l’harmonie réglée par le divin géomètre. »

Si les corps vivants ne sont pas seuls soumis à la loi d’évolution, la faculté de se régénérer, de se cicatriser, ne leur est pas non plus exclusive, quoique ce soit sur eux qu’elle se manifeste plus activement.

Chacun sait qu’un organisme vivant, quand il a été mutilé, tend à se refaire suivant les lois de sa morphologie spéciale : la blessure se cicatrise dans l’animal et dans la plante, la perte de substance se comble, et l’être se rétablit dans