Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/222

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jusque-là verrait, comme l’a vu le docteur W. Beaumont, sur un Canadien dont l’estomac était resté ouvert à la suite d’une blessure d’arme à feu, il verrait, disons-nous, sous l’action des aliments ou de toute substance introduite dans la cavité, la muqueuse rougir, se tuméfier et se couvrir d’une sécrétion particulière. Voilà une réaction bien remarquable et bien évidente dont le moi n’a pas connaissance.

Il en est de même pour le cœur qui réagit à ses stimulants, sans que nous en soyons directement prévenus[1].

Il en est encore ainsi de tous les mouvements organiques soustraits à notre connaissance et à notre volonté.

Dans tous ces exemples, la nature des réactions vitales est variable, la propriété de réagir est commune. En dehors du système nerveux, la propriété de réagir, identique au fond, appartient à tous les tissus, à tous les éléments anatomiques de l’organisme. Les physiologistes, depuis Haller et Glisson, ont désigné par le

  1. Voy. le Cœur, p. 316.