Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/241

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des hommes ivres… » Lorsque tout dort dans l’ivresse, le maître du curare, qui est en même temps le sorcier et le médecin de la tribu, se retire seul, broie les lianes, en fait cuire le suc et prépare le poison. D’après ce qu’il a vu, M. de Humboldt admet que la composition du curare est exclusivement végétale, et que la propriété vénéneuse qu’il renferme est due à une plante de la famille des strychnées.

MM. Boussingault et Roulin, qui ont visité l’Amérique du Sud vingt-cinq ans plus tard, ont émis la même opinion.

Mais Ch. Waterton, qui parcourut en 1842 les contrées de Démérary et d’Essequibo, fait entrer dans la préparation du curare, outre les substances végétales, des fourmis venimeuses de deux espèces et des crochets de serpents broyés.

De même M. Goudot, qui a habité le Brésil pendant dix années, regarde le suc de liane épaissi comme jouant simplement le rôle d’un excipient dans lequel on introduit ensuite du venin de serpent. À son retour en France en 1844, il a remis à M. Pelouze, qui me l’a communiquée