Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/27

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le sévère M. Patin. Et c’était vrai. Mais combien eût été étonné le vénérable critique s’il avait lu ces livres antérieurs où Claude Bernard se contentait d’énumérer, dans une narration souvent peu ordonnée, ses impressions de laboratoire ! Chez ce maître éminent et naïf, qu’aucune préoccupation de mise en scène ne hanta jamais, le style parlé ou écrit valait ce que valait l’idée. Dans la narration épisodique, on le trouve souvent traînant et confus ; mais qu’un problème difficile se pose, que la pensée soit forcée de se replier comme pour vaincre un obstacle ou prendre un élan, alors il se serre, s’épure, s’accentue en formules précises, souvent en paroles imagées.

Tel il était dans ses livres, tel Claude Bernard dans ses cours, dans ses conversations. Sa pensée n’était point docile à parler toutes les langues et jouer tous les rôles ; et jamais il ne fit rien pour la disci-