avaient été préservées de l’empoisonnement par la ligature des artères. Ce résultat était constant même après les plus légères piqûres dans la partie du corps empoisonnée. Quand on mettait la grenouille dans l’eau et qu’on excitait une partie quelconque de son corps, elle nageait parfaitement avec ses deux jambes de derrière, qui poussaient devant elles le reste du corps complétement immobile, quoique sensible ; mais non-seulement notre grenouille avait conservé la sensibilité dans le train antérieur de son corps paralysé par le poison, elle y avait encore conservé ses sens et sa volonté. En effet, si l’on couvrait le vase où l’on avait introduit la grenouille de manière à la placer dans l’obscurité, et si ensuite on faisait subitement pénétrer un rayon de soleil en déplaçant le couvercle, on apercevait le tronçon de la grenouille flasque et incliné en bas s’avancer volontairement vers le soleil à l’aide des deux jambes de derrière.
J’ai répété l’expérience très-souvent ; elle a toujours réussi.
Si, au lieu des deux jambes, on n’en préserve