faire : délier le bandage et laisser pénétrer le poison dans le sang ; mais dès que les membres seront pris et que la paralysie se manifestera, resserrer aussitôt la ligature ; puis, quand l’élimination aura chassé le poison et fait disparaître les effets toxiques, défaire aussitôt le bandage et laisser entrer une quantité non mortelle qui sera chassée à son tour, et ainsi de suite, jusqu’à élimination complète. Cela n’est point aussi long qu’on pourrait le penser, et en moins d’une demi-journée j’ai pu sauver des chiens de moyenne taille qui avaient été piqués avec une flèche empoisonnée.
Quand on place une ligature sur un membre pour arrêter le poison, il n’est pas nécessaire de serrer le lien outre mesure, ce qui pourrait amener l’engorgement et même la gangrène du membre ; il suffit de comprimer modérément pour empêcher le retour du sang veineux. On peut même dire qu’on n’arrête pas d’une manière absolue le passage du sang empoisonné ; mais il s’en échappe si peu à la fois que la petite quantité de poison introduite dans l’organisme est éliminée à mesure, sans pouvoir s’ac-