Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/318

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le cœur serait aussi le siége et l’emblème des sentiments les plus nobles et les plus tendres de notre âme. L’étude du cœur humain ne serait pas uniquement le partage de l’anatomiste et du physiologiste ; cette étude devrait aussi servir de base à toutes les conceptions du philosophe, à toutes les inspirations du poëte et de l’artiste.

Il s’agira ici, bien entendu, du cœur anatomique, c’est-à-dire du cœur étudié au point de vue de la science physiologique purement expérimentale ; mais cette étude rapide que nous allons faire des fonctions du cœur devra-t-elle renverser les idées généralement reçues ? La physiologie devra-t-elle nous enlever des illusions, et nous montrer que le rôle sentimental que dans tous les temps on a attribué au cœur n’est qu’une fiction purement arbitraire ? En un mot, aurons-nous à signaler une contradiction complète et péremptoire entre la science et l’art, entre le sentiment et la raison ?…

Je ne crois pas, quant à moi, à la possibilité de cette contradiction. La vérité ne saurait différer d’elle-même, et la vérité du savant ne sau-