Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/326

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Ces prémisses étant établies, nous n’aurons plus ici à considérer le cœur que comme un organe qui distribue la vie à toutes les parties de notre corps, parce qu’il leur envoie le liquide nourricier, qui leur est indispensable pour vivre et manifester leurs fonctions.

Quant au liquide nourricier, il est représenté par le sang lui-même, qui est sensiblement identique chez tous les animaux vertébrés quelles que soient d’ailleurs la diversité de l’espèce animale et la variété de son alimentation. Dans les phénomènes extérieurs de la préhension des aliments, le zoologiste distingue le carnassier féroce qui se nourrit de chairs palpitantes, le ruminant paisible qui se repaît de l’herbe des prés, le frugivore et le granivore qui se nourrissent plus spécialement de fruits et de graines ; mais, quand on descend dans le phénomène intime de la nutrition, la physiologie générale nous apprend que ce qui se nourrit, à proprement parler, dans les animaux, ce n’est pas le type spécifique et individuel, qui varie à l’infini, mais seulement les organes élémentaires et les tissus, qui partout se détruisent et vivent