où nous sommes à ce sujet est une ignorance relative qui disparaîtra avec les progrès de la science, ou bien si c’est une ignorance absolue en ce sens qu’il s’agirait là d’un problème vital qui doit à jamais rester en dehors de la physiologie.
Je repousse, tant qu’à moi, cette dernière opinion, parce que je n’admets pas que la vérité scientifique puisse ainsi se fractionner. Comment comprendre en effet qu’il soit donné au physiologiste de pouvoir expliquer les phénomènes qui s’accomplissent dans tous les organes du corps, excepté une partie de ceux qui se passent dans le cerveau ? De semblables distinctions ne peuvent exister dans les phénomènes de la vie. Ces phénomènes présentent sans doute des degrés de complexité très-différents, mais ils sont tous au même titre accessibles ou inaccessibles à nos investigations, et le cerveau, quelque merveilleuses que nous paraissent les manifestations métaphysiques dont il est le siége, ne saurait constituer une exception parmi les autres organes du corps.