Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/381

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replis irréguliers, la surface, d’un rose pâle, n’était animée d’aucun mouvement, et n’était absolument lubrifiée que par du mucus. Aussitôt que les matières alimentaires descendaient dans l’estomac et touchaient la membrane muqueuse, la circulation s’y accélérait, la couleur s’avivait, et des mouvements péristaltiques s’y manifestaient. Les papilles muqueuses versaient alors le suc gastrique, fluide clair et transparent destiné à dissoudre les aliments. Lorsqu’on essuyait avec une éponge ou un linge fin le mucus qui recouvrait la membrane villeuse, on voyait bientôt le suc gastrique reparaître et s’assembler en gouttelettes qui ruisselaient le long des parois de l’estomac comme la sueur sur le visage.

Ce que nous venons de voir sur la membrane muqueuse gastrique s’observe de même pour tout l’intestin et pour tous les organes glandulaires annexés à l’appareil digestif. Les glandes salivaires, le pancréas, pendant l’intervalle des digestions, présentent un tissu pâle et exsangue dont les sécrétions sont entièrement suspendues. Pendant la période di-