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que par l’harmonisation fonctionnelle des divers organes que la température se maintient à peu près fixe chez l’homme et les animaux à sang chaud. Il y a en vérité autant de foyers calorifiques qu’il y a d’organes et de tissus particuliers, et nous devons partout relier la production de chaleur avec le travail fonctionnel des organes. Quand un muscle se contracte, quand une surface muqueuse, une glande sécrètent, il y a invariablement production de chaleur en même temps qu’il se produit une suractivité dans les phénomènes circulatoires locaux[1].

En est-il de même pour le système nerveux et pour le cerveau ? Des expériences modernes ne permettent pas d’en douter. Chaque fois que la moelle épinière et les nerfs manifestent la sensibilité ou le mouvement, chaque fois qu’un travail intellectuel s’opère dans le cerveau, une quantité de chaleur correspondante s’y produit. Nous devons donc considérer la chaleur dans l’économie animale comme une résultante du

  1. Voy. Claude Bernard, Leçons sur la chaleur. Paris, 1876.