Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/426

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centre de l’unité intellectuelle qu’apparaît la conscience, qui, s’éclairant sans cesse aux lumières de l’expérience de la vie, tend à affaiblir, par le développement progressif de la raison et de la volonté, les manifestations aveugles et irrésistibles de l’instinct.

N’oublions pas que c’est aux expériences de M. Flourens que nous devons nos principales connaissances sur le siége de la conscience, et rappelons encore que l’ablation des lobes cérébraux éteint aussitôt ce flambeau de l’intelligence et de la spontanéité ; la vie séparée de la conscience peut continuer sans doute, mais alors les centres nerveux inférieurs, plongés dans l’obscurité, ne sont plus capables que d’actes involontaires et purement automatiques.

Maintenant, quelle idée le physiologiste se fera-t-il sur la nature de la conscience ?

Il est porté d’abord à la regarder comme l’expression suprême et finale d’un certain ensemble de phénomènes nerveux et intellectuels, car l’intelligence consciente supérieure apparaît toujours la dernière, soit dans le développement de la série animale, soit dans le développe-