humaines, et s’il nous a été donné de connaître les lois de la nature, ce n’est qu’à la condition de les déduire par expérience de l’examen direct des phénomènes, et non des seules conceptions spéculatives de notre esprit.
La méthode expérimentale ne se préoccupe pas de la cause première des phénomènes qui échappe à ses procédés d’investigations ; c’est pourquoi elle n’admet pas qu’aucun système scientifique vienne lui imposer à ce sujet son ignorance, et elle veut que chacun reste libre dans sa manière d’ignorer et de sentir. C’est donc seulement aux causes secondes qu’elle s’adresse, parce qu’elle peut parvenir à en découvrir et à en déterminer les lois, et celles ci n’étant que les moyens d’action ou de manifestation de la cause première, sont aussi immuables qu’elle, et constituent les lois inviolables de la nature et les bases inébranlables de la science.
Mais nos recherches n’ont point atteint les bornes de l’esprit humain ; limitées par les connaissances actuelles, elles ont au-dessus d’elles l’immense région de l’inconnu qu’elles