Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/50

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organique, après avoir pénétré dans notre sang et s’être mis en contact avec nos particules organisées. Cette idée du milieu intérieur, dirigeant mes études en physiologie, m’a servi à déterminer d’une manière plus précise l’action des substances toxiques sur les divers éléments de notre corps[1] ; mais en outre il en résulte des considérations nouvelles, qui sont destinées à guider le physiologiste dans ses expérimentations et à servir de base à la fois à la physiologie et à la pathologie générales. En effet, au point de vue médical ou thérapeutique, nous ne saurions trouver, ni chez l’homme ni chez les animaux élevés, une indépendance vitale à l’égard des poisons et des médicaments. Tous les jours nous pouvons modifier les phénomènes de la vie ou les éteindre en faisant pénétrer des substances actives dans notre sang ou dans notre milieu organique ; mais ce serait une illusion que de ne voir, dans toutes ces modifications si variées et si multiples de l’organisme,

  1. Voy. Études physiologiques sur quelques poisons américains, le curare, p. 237.