Page:Bernard - La science expérimentale.djvu/63

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Quand on chauffe à 100 degrés du chlorure d’azote et qu’il s’ensuit une explosion qui devient à la fois une source puissante de mouvement et de chaleur, on n’agit pas sur l’explosion elle-même, on ne fait qu’apporter une température de 100 degrés qui est la condition déterminante de l’explosion.

Pour les phénomènes organiques, il en est absolument de même.

Quand on a mis par exemple des globules de levûre de bière dans un liquide sucré, qu’on maintient à une température inférieure à −10 degrés, rien ne se passe dans le liquide ; la levûre engourdie reste sans action sur le sucre, et il ne se forme ni acide carbonique ni alcool : mais si on élève la température à +30 degrés, on voit bientôt la fermentation marcher avec une très-grande activité. Dans ce cas encore, on n’a pas agi sur la propriété de fermentation qui est essentielle et innée et la levûre, on n’a fait que produire les conditions chimico-physiques sous l’influence desquelles la fermentation s’arrête ou se manifeste.

Si maintenant nous prenons nos exemples