Page:Bernard - Le Prince Maximilien.djvu/16

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Mais si la destinée est telle,
N’est-il pas d’un esprit prudent,
Pour penser à l’âme immortelle,
De se faire moine au couvent ?

À l’aurore, en chantant matines,
Comme le soir, à l’angelus,
On songe aux promesses divines,
On s’envole avec les élus.

Il faudrait, n’en déplaise aux frères
Être la nuit sous les arceaux
Du cloître, dans le séminaire,
Et le jour, sous les arbrisseaux ;

Ainsi l’on verrait sur sa tête.
Frissonner les fleurs du printemps,
Mais l’âme serait toujours prête
À partir quand il serait temps.

J’y prendrais goût, car mon affaire,
Dès que les jasmins sont fleuris,
Au fond, c’est vivre sans rien faire,
Comme font tous les moines gris.


Thalès Bernard.