Aller au contenu

Page:Bernardin de Saint-Pierre - Paul et Virginie, Didot, 1806.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
89
ET VIRGINIE

de superbes basins de Goudelour, des mouchoirs de Paliacate et de Mazulipatan, des mousselines de Daca, unies, rayées, brodées, transparentes comme le jour, des baftas de Surate d’un si beau blanc, des chittes de toutes couleurs et des plus rares, à fond sablé et à rameaux verds. Ils déroulerent de magnifiques étoffes de soie de la Chine, des lampas découpés à jour, des damas d’un blanc satiné, d’autres d’un verd de prairie, d’autres d’un rouge à éblouir ; des taffetas roses, des satins à pleine main, des pékins moëlleux comme le drap, des nankins blancs et jaunes, et jusqu’à des pagnes de Madagascar.

Madame de la Tour voulut que sa fille achetât tout ce qui lui feroit plaisir ; elle veilla seulement sur le prix et les qualités des marchandises, de peur que les marchands ne la trompassent. Virginie choisit tout ce qu’elle crut être agréable à sa mere, à Marguerite et à son fils. « Ceci, disoit-elle, étoit bon pour des meubles, cela pour l’usage de Marie et de Domingue ». Enfin le sac de piastres étoit employé qu’elle n’avoit pas encore songé à ses besoins. Il fallut lui faire son partage sur les présents qu’elle avoit distribués à la société.