XI
Le 1er septembre 1862, jour de mes débuts, je me trouvai plantée rue Duphot devant les affiches des théâtres. Elles occupaient alors un grand emplacement au coin de la rue Duphot et de la rue Saint-Honoré.
Il y avait sur l’affiche de la Comédie : Débuts de Mlle Sarah Bernhardt.
Je ne sais combien de temps je restai ainsi attirée par les lettres de mon nom, mais je me souviens qu’il me semblait que chaque personne qui s’arrêtait me regardait après avoir lu l’affiche, et je me sentais rougir jusqu’aux oreilles. Enfin, je me rendis au Théâtre-Français à cinq heures.
J’avais une loge tout en haut que je partageais avec Mlle Coblentz. Cette loge était de l’autre côté de la rue de Richelieu, dans une maison louée par la Comédie-Française. Un petit pont fermé, en couloir, était suspendu au-dessus de la chaussée. C’est par ce petit pont que nous rejoignions la Comédie.
Je mis un temps infini à me vêtir. Je ne savais si