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au large de l’écueil

Monsieur Hébert… Le Canada-Français, dont vous m’avez si puissamment révélé la légende et le drame, la grandeur et la poésie, ne s’effacera jamais de mon esprit qu’il a charmé… Je lui ai donné, toute à lui seul, une place bien chaude en mon cœur… Et quand souvent les choses merveilleuses de Québec me souriront dans la distante, me permettez-vous de ne les revoir qu’à travers le visage énergique et fort de Jules Hébert, mon professeur d’histoire canadienne, mon guide patriote et charmant, l’héritier des traditions qu’apporta l’aïeul Hébert, le premier colon canadien ?…

— Souvent et longtemps ? demande-t-il, profondément ému.

— Souvent et toujours… Du meilleur de moi-même, je vous promets d’avoir toujours l’œil aux aguets sur les destinées de votre race et l’évolution de l’âme canadienne… Je ne pourrai en suivre les phases, sans les identifier avec le fils vaillant de l’une et le champion de l’autre… C’est bien pour l’âme canadienne que vous partez en guerre, n’est-ce pas, mon beau chevalier ?

— Vous devinez tout, belle princesse, reprend-il, en souriant. Je serai le candidat de l’âme ca-