avait prononcées. Puis, il eut un remords de ne pas lui avoir crié sa reconnaissance.
— Mademoiselle, fit-il subitement, d’une voix grave, je ne suis qu’un ingrat…
— Je ne vous comprends pas…
— C’est que je ne puis m’y tromper… Vous avez donné un peu de votre âme au Saint-Laurent…
— Beaucoup de mon âme, je vous l’assure…
— Alors le patriote aurait dû vous en remercier sur-le-champ, vous promettre de ne jamais oublier l’amie charmante que sa patrie vient de conquérir…
— Félicitez-en votre patrie, Monsieur, fit-elle, un peu moqueuse.
— Vous avez tort de railler, lui reprocha-t-il. Ma patrie n’aura jamais assez d’amis sincères… Vous le savez, l’admiration étrangère stimule un peuple en voie de se former… Un bon mot de vous, là-bas, peut finir par produire des miracles…
— J’inventerai des occasions de le dire, ce bon mot…
— Merci, à l’avance, pour chacune d’elles…, reprit-il. Mais permettez-moi de badiner à mon