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au large de l’écueil

impitoyables, répugnants, je les abhorre, je ne les abhorrai jamais autant qu’en ce jour où ils m’enfoncent, dans le cœur la déchéance de mon fils !… Dès la minute où tu pus comprendre, je t’enseignai les leçons magnétiques de notre histoire !… Ils rougissent de toi, tous ceux dont le premier je t’appris les noms et l’épopée, Champlain, nos missionnaires, nos héros, Dollard, Bougainville, Iberville, Hélène de Verchères et tous ceux qui s’immortalisèrent pour la race et la Croix !… J’espérais t’avoir pétri l’âme de la moëlle de nos braves, t’avoir forgé une cuirasse éternelle !… Je me suis trompé, elle a plié d’une façon lamentable !… Et pourtant, le seul nom d’athée me remplit de colère !… Quand il m’arrive d’en coudoyer un sur ma route, je m’efforce d’être poli, de ne pas lui jeter à la face ma répugnance et mon dédain !… Ce sont tous des poseurs, de vils orgueilleux, des gens qui étouffent leur conscience et qui ont peur d’avouer tout haut le Dieu qu’ils sentent palpiter dans leur âme !… Le jour où la mort les menace de sa griffe, ils changent de sourire, et c’est à leur tour d’être crétins, de ramper devant l’au-delà !… Ce sont des hypocrites et des poltrons !… Ce que je dis