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au large de l’écueil

jours plus pressant, plus doux, plus magnifique… Il poussait dans mon âme, je voulais l’en déraciner… Oh ! qu’il est bon ! Il ne s’est pas offensé !… Il m’est resté fidèle, m’a inondée chaque jour davantage, plus grand, plus nécessaire… Et maintenant que je Le vois au fond de moi-même, Lumière et Joie, Espérance et Bonté, je L’aime, je L’adore, je me soumets, parce que je ne puis plus faire autrement… C’est fini, la lutte en moi contre Vous, mon Dieu, je crois en Vous, je vous remercie de la souffrance qui m’a valu votre Amour…

— Oh ! la belle prière !… Dieu ne résiste jamais à de tels accents !… Vous prierez comme cela devant la Sainte, et Dieu vous guérira, Marguerite !…

— Je commence à vous croire, Jeanne… Je suis plus légère et je ne sais quelle ivresse m’envahit toute entière, serait-ce la sensation de l’Infini ?… C’est vrai, Jeanne, ce que vous disiez, Il va me guérir, j’en suis certaine, je le sens, je l’exige, Il ne m’en veut pas de Lui commander ainsi !…

— Je Lui en veux, moi ! s’écrie Gilbert, froi-