Aller au contenu

Page:Bernier - Au large de l'écueil, 1912.djvu/321

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
319
au large de l’écueil

si vous l’étiez avec nous, répondit la sœur de Jules, dont le cœur faisait mal.

— Oh ! mon père ! ce sera trop de chagrin ! Vous resterez avec nous tous ! pleura Marguerite.

— Il faudra que je m’en aille ! dit-il, résolu, inflexible. Je reviendrai parfois, ma fille, et près de vous tous, je retremperai mon courage de frapper Dieu sans haine…

— Mon père ! protesta encore sa fille, dont les larmes coulaient abondantes.

— Ne pleure pas, mon enfant, tes yeux seront encore malades, et tu ne pourras pas te suggérer la cure divine une seconde fois, peut-être…

— Je vous pardonne votre sarcasme, mon père, dit Marguerite. Je sens que vous vous trompez, que j’ai des yeux capables de vous pleurer toujours, parce qu’ils verront éternellement !


fin