Page:Bernier - Ce que disait la flamme, 1913.djvu/124

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— Contre nous-mêmes, peut-être… Tous n’ont pas ta somptuosité de langage, mon ami.

— Merci du compliment !

— Je le souligne ! s’écrie Yvonne, gentille.

— Ah ! vous, je me défie, maintenant ! riposte Lucien, dont le sourire gras se réjouit.

— En aurais-tu douté, ma sœur ? Ah ! tu abuses…

— Du badinage, mon frère !

— Et nous sommes très sérieux ! Nous disons donc que la plupart d’entre nous doivent ne pas négliger leur langage, le corriger, traquer les anglicismes…

— Les anglicismes ? J’ignore cela, moi ! fait Lucien avec une geste éloignant de lui ces horreurs.

— Aussi, n’a-t-on pas songé à toi lorsqu’on a résolu de tenir ce Congrès. Il est indéniable que notre langage s’altère et qu’il s’anémie. L’idée fut réellement profonde…

— Alors, j’ai été dupe ?

— De quoi, Lucien ?

— Mais… de toi ! Tu approuves ce Congrès : tout ce que je t’en ai dit te répugne, n’est-ce pas logique ! Très petite comédie que celle-là ! Je te croyais plus loyal !…

— Comme tu es susceptible ! Il y a toute la