Page:Bernier - Ce que disait la flamme, 1913.djvu/152

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ses habits ; ça me gênait. J’ai monté l’escalier comme un éclair.

— Il ne t’a pas dit pourquoi il vient ?

— Eh bien, va lui demander. C’est toi qu’il veut !

Elle qu’il veut ? Ces paroles s’impriment à l’intérieur du cerveau avec une netteté puissante. Elle refuse de croire ce qu’elles insinuent, ce qu’elles imposent. N’est-elle pas sottement orgueilleuse ? Elle écarte l’obsession parce qu’elle est une impossibilité, qu’elle y soupçonne de la laideur. Un élan de gratitude la transporte seul. Oh ! que monsieur Fontaine est bon de ne pas lui avoir menti, de s’être souvenu !…

— As-tu compris, Thérèse ?

— Je n’y vais pas, bon !

— Mais pourquoi ?

— Çà me gêne !

— Il n’y a pas de danger qu’il te dévore ! Sois gentille, Thérèse. Je ne te refuse jamais rien, moi.

— C’est drôle, en tout cas.

Thérèse repartit. On l’entendait à peine…

Lucile est positive. Instinctivement, elle a voulu se fournir le temps de paralyser son émoi. Elle donne un coup d’œil anxieux aux plis de la robe, à la blancheur des mains, à la propreté des souliers. Un miroir, tout près d’elle, se moire