Page:Bernier - Ce que disait la flamme, 1913.djvu/395

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
384
CE QUE DISAIT LA FLAMME…

préfère n’avoir, en leur manière de lui parler d’elle, relevé aucun système de louanges tendancieuses, aucune mise en valeur pour le mariage, rien de cet étalage de perfections qui horripile. Dans leur éloge, il n’y avait que de l’affection vivante et simple, de la reconnaissance touchante…

En quelques semaines, François Bertrand a reconstruit sa vigueur et son élan au travail. Sa gaieté saine et large retentit comme autrefois Germaine peu à peu se familiarise au triomphe, selon son expression, de le « posséder au complet »…

Ainsi donc, ils ont causé, depuis un quart d’heure environ, — il est huit heures — à l’intérieur d’un salon peu cossu, les deux époux modestes, leur Lucile et Jean. Thérèse, à l’esprit de laquelle on ne s’est pas adressé, n’a pas dénoué ses lèvres jolies et graves.

— Après le bon Dieu, c’est à vous que je dois le plus ! avait redit Germaine à Jean qui vantait l’ouvrier de sa ferme carrure.

Le jeune médecin, une seconde, ressentit la honte de celui qui craint d’avoir recherché la gratitude. Impulsif, il s’écria :

— Le médecin de famille a tout fait ! J’ai peut-être ajouté à l’espérance qu’il fallait… mais il fut le sauveur, lui, j’y tiens !