Page:Berquin - Œuvres complètes, Tome XIV, 1803.djvu/100

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La première pièce de vers connue en notre langue, est la romance de Roland, que les soldats de Charlemagne avoient coutume de chanter en marchant au combat. Ce témoignage d’antiquité, porté en faveur de la Romance par toutes nos vieilles chroniques, nous montre en même temps quel fut sort premier caractère. Née au milieu d’un peuple qui ne respiroit que la guerre, elle vit son enfance toute consacrée aux chants guerriers. Le régime féodal, formant à nos grands vassaux de la couronne de petits états qu’ils s’efforçoient d’agrandir par des usurpations continuelles, lui conserva pendant quelque temps ce caractère belliqueux. Bientôt l’équilibre qui s’établit peu à peu entre les forces de ces petits souverains, à la place de la rivalité