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JEAN-ARTHUR RIMBAUD

temps-là, la moustache et l’impériale. Il avait le caractère mobile indolent et violent, tour à tour. Est-ce aux bureaux arabes qu’il avait contracté son humeur peu paternelle et qui se démontrait surtout en présence des derniers nés ? Toujours est-il que sa femme, chaque fois qu’un enfant allait lui naître, quittait momentanément le foyer conjugal pour aller réfugier sa maternité auprès de son père, Nicolas Cuif. Et cela explique comment Jean-Arthur Rimbaud, de même que son frère et deux de ses sœurs, naquit chez son aïeul, lequel, alors rentier, demeurait au premier étage de l’immeuble portant le no 12 de la rue Napoléon, à Charleville.

Une plaque commémorative de cette naissance se voit aujourd’hui sur la façade dudit immeuble ; mais — ô petitesse du temps ! — la rue a changé de nom : elle s’appelle rue Thiers.



Vitalie Cuif, épouse de Frédéric Rimbaud, descendait d’une notable famille de propriétaires-agriculteurs de l’arrondissement de Vouziers (Ardennes). Elle était née à Roche[1], canton d’Attigny, le 10 mars 1825[2], de Jean-Nicolas

  1. Roche fait actuellement partie de la commune de Chuffilly.
  2. Voir l’acte de naissance à l’Appendice.